Nos Speakers
USI 2025.

Fred Jordan.
Co-fondateur de FinalSpark

Biographie.

Fred Jordan est ingénieur et entrepreneur. Il est titulaire d'un doctorat en traitement du signal de l'EPFL en Suisse, où il se spécialise dans les technologies de traitement d'images. Il est également co-auteur de 18 publications scientifiques et de plus de 80 brevets. Sa première entreprise, AlpVision, a un grand succès commercial dans le domaine des technologies d'authentification numérique. C'est en 2014 qu'il cofonde FinalSpark avec le Dr Martin Kutter dont l’objectif est de développer le premier processeur vivant.

On s'inspire de notre compréhension du fonctionnement de nos cerveaux pour élaborer des modèles d'intelligence artificielle qui tourneront au final sur des ordinateurs avec des puces en silicium. Mais que se passerait-il si nous arrivions à effectuer de la computation non plus sur du silicium mais sur des cellules vivantes ? C'est l'aventure du BioComputing, parfois aussi appelé le WetWare en référence au milieu humide des cellules cérébrales vivantes où sont effectués les calculs. L'opportunité de ce nouveau support de calcul est fascinant : est-ce les prémices d'une nouvelle génération de technologies hybrides ? Après l'intelligence artificielle, verrons nous l'intelligence organoïde ? Avec Fred Jordan qui a fondé la startup de BioComputing FinalSpark, vous serez aux premières loges pour connaître les avancées de la recherche appliquée dans le calcul cellulaire.
Vanessa Hellebuyck.
Championne du monde de poker

Biographie.

Après une expérience de chanteuse professionnelle dès ses 15 ans en France et au Japon, professeure de piano, puis responsable artistique digitale de grands groupes, Vanessa Hellebuyck, toujours à l’affût de nouveaux défis, découvre le poker de tournois. En 2010 à Las Vegas, devant plus de 1000 participants, elle devient la première femme française championne du monde de poker. À ce jour, elle reste la seule ayant accompli une telle performance. Elle cofonde ensuite Komyu, pour partager son expérience et fédérer en entreprise et rejoindra le groupe Thales en 2025. Vanessa Hellebuyck conçoit et anime régulièrement des ateliers et conférences autour des sujets qui la passionnent : le langage émotionnel et corporel et la gamification.

Nous simulons et dissimulons nos émotions dans nos activités professionnelles plus qu'ailleurs. Pour certaines, comme Vanessa Hellebuyck qui a été championne du monde de Poker, maîtriser cet art est une condition nécessaire du succès. On connaît l'expression "Poker Face" qui consiste à offrir un visage qui ne laisse rien transparaître en faisant preuve de self-control. Mais il ne faudrait pas oublier l'autre facette des interactions émotionnelles qui consiste à décrypter les émotions des autres. Les mentalistes ont utilisé ces techniques pour renouveler l'art de la magie, mais sans nous en donner les clés. Avec Vanessa Hellebuyck, vous découvrirez le dessous des cartes et serez initiés à l'observation active.
Fleur Hopkins-Loféron.
Docteure en histoire des arts

Biographie.

Passeuse de savoirs et historienne des images, Fleur Hopkins-Loféron étudie les imaginaires scientifiques et la culture populaire dans son ensemble. Elle est rédactrice pour Les Cahiers de la BD ainsi que La Septième obsession. Elle a publié plusieurs essais, dont Voir l’invisible. Histoire visuelle du mouvement merveilleux-scientifique (Champ Vallon, 2023), Mercredi Addams. Icône gothique (Les Impressions Nouvelles, 2023) et Les Nouveaux fakirs. De l’Inde fantasmée au music-hall (PUF, 2024).

Qui n'a pas été émerveillé à l'évocation d'une découverte scientifique et aux possibilités qu'elle laisse entrevoir ? Traverser la matière, voir dans l'obscurité, être invisible, lire dans les pensées. A la fin du XIXe siècle, avec les découvertes des rayons X ou du radium, les imaginaires s'emballent et le mouvement du merveilleux-scientifique voit le jour. Anticipant les super-héros contemporains, ce courant nous offre une vulgarisation pseudo-scientifique qui joue sur l'émerveillement mais dont la fonction n'est pas tant de produire de la vérité que de nous aider à adopter de nouvelles conceptions du monde. Du XIXe au XXIe siècle, la culture visuelle nous donne à voir ce que la science se contente de théoriser et de calculer ; elle nous fait "voir l'invisible" comme l'a mis en évidence Fleur Hopkins-Loféron dans ses publications. L'occasion pour nous de nous demander si le merveilleux scientifique n'est pas la partie incalculable des sciences. Vous allez en prendre plein les yeux !
Samah Karaki.
Neuroscientifique, essayiste

Biographie.

Samah Karaki est une neuroscientifique franco-libanaise. Experte en santé mentale, apprentissage et culture organisationnelle, elle est titulaire d’un doctorat en neurosciences, d’un master en neurobiologie et d’une maîtrise en biodiversité et écologie. Elle est la fondatrice et directrice du Social Brain Institute, une ONG basée à Genève qui s'appuie sur les sciences cognitives et sociales pour gérer les enjeux sociaux et environnementaux. Elle est l'auteur des ouvrages "Le travail en équipe" (Dunod, 2021), "Analyse interdisciplinaire de la disparition du jeu libre de l'enfant" (La maison de la Créativité, 2022) et "Le talent est une fiction" (JC Lattès, 2023).

Pour notre plus grand plaisir, Samah Karaki se plait à déconstruire certains de nos préjugés en s'appuyant sur la psychologie et les neurosciences. Dans son dernier ouvrage, "L'empathie est politique", elle démontrait que le sentiment d'empathie n'est pas naturel mais le fruit de normes sociales qui façonnent la biologie des sentiments. Ira-t-on jusqu'à dire que l'ensemble de nos émotions sont façonnées ? Que l'incalculable émotionnel est le fruit d'un calcul ? Parmi les affects de notre époque, il y a ce sentiment que les institutions politiques et sociales sont dans un état de liquéfaction. Empruntant à Zygmunt Bauman son concept de "société liquide", Samah réactualise un regard critique sur les théories du complot, c'est à dire sur ceux qui calculent à nos dépends.
Albert Moukheiber .
Docteur en neurosciences cognitives et psychologue clinicien

Biographie.

Dr. Albert Moukheiber est chercheur en Neurosciences et psychologue clinicien. Il a travaillé pendant 10 ans à l’hôpital Pitié-Salpêtrière se focalisant sur les troubles anxieux et la résilience. Installé en libéral depuis 6 ans, Albert Moukheiber est enseignant à l’université Paris 8 des cours de Master 2 de psychologie clinique et psychopathologie. En parallèle, avec des collègues chercheurs, ils ont fondé Chiasma, une structure qui se focalise sur le raisonnement critique et la flexibilité mentale ; notamment sur la manière dont nous formons nos opinions et comment cela impacte nos prises de décisions. Conférencier, il intervient en entreprise pour partager les dernières connaissances scientifiques autour de nos cognitions et comportements et comment ces derniers nous impactent dans notre vie quotidienne. Il est l'auteur des ouvrages "Votre cerveau vous joue des tours" et "Neuromania" (Allary Éditions), ainsi que du livre pour enfants "Le cerveau pas bête" (Bayard Éditions).

Notre cerveau a été une inspiration évidente quand il a fallu imaginer et concevoir nos ordinateurs mais aussi des intelligence artificielles. Au point que lorsqu'on parle de "réseau de neurones" il faudrait presque préciser "en intelligence artificielle", pour qu'il n'y ait pas de méprise. Mais nous véhiculons encore trop d'images stéréotypées et erronées sur le fonctionnement de notre cerveau ; par exemple que nous n'utilisons que 10% de nos capacités cognitives, ou encore qu'il y a un cerveau droit et un cerveau gauche, etc. Albert Moukheiber nous proposera une mise à jour sur l'état de l'art et des connaissances en neuroscience, ce qui lui permettra par analogie de porter un regard particulier sur l'utilisation de la mesure et des indicateurs dans les pratiques managériales.
Aurélie Jeantet.
Sociologue à l'Université Sorbonne Nouvelle

Biographie.

Aurélie Jeantet est sociologue, spécialiste du travail, des émotions, de la transition écologique et du genre. Elle enseigne comme maîtresse de conférences à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (à l’Institut de la Communication et des Médias) et est rattachée au laboratoire CNRS Cresppa-GTM. Après une thèse sur le rapport subjectif au travail et la servitude dans les relations de service, elle a beaucoup travaillé sur les émotions, notamment l’ouvrage, primé, intitulé « Les émotions au travail » (CNRS Éditions). Elle est parallèlement engagée dans la transition écologique et la permaculture, à la recherche de nouvelles manières, alternatives, de vivre ensemble.

D'abord ignorée, la question des émotions au travail a ensuite été instrumentalisée en essayant d'en faire un nouveau levier pour produire plus et mieux. C'est oublier que les émotions peuvent aussi être le grain de sable qui peut venir gripper la machinerie, pour le meilleur et pour le pire. Aurélie Jeantet a consacré un ouvrage à cette question et elle nous en donnera les principales conclusions concernant cette tentative de maîtriser et calculer les émotions dans nos contextes professionnels. Ce sera également pour elle l'occasion de rappeler qu'il y a une histoire des émotions. De nombreux travaux de ces dernières années ont tenté de montrer que nous n'avons pas toujours eu les mêmes émotions, et elles ne se sont pas toujours exprimées selon les mêmes modalités. S'il en est ainsi, quelles sont les nouvelles émotions qui s'expriment au travail en 2025 ?
Pascal Chabot.
Philosophe

Biographie.

Philosophe et auteur d'une dizaine de livres et de pièces de théâtre, Pascal Chabot construit depuis une vingtaine d’années une oeuvre philosophique qui cherche à éclairer les grands enjeux du contemporain. Il enseigne à l'IHECS à Bruxelles et réfléchit aux qualités de nos systèmes, au « sens » et à l'intelligence. Il a repensé dans ses ouvrages notre rapport au travail à l’ère du « global burn-out » et a écrit sur la transformation du temps à l’ère de l’hypertemps.

Vous connaissez la cirrhose et la névrose, mais certainement pas la "digitose", concept formulé par Pascal Chabot pour diagnostiquer ce que le numérique fait à notre psychique. Après avoir travaillé sur le phénomène du burn-out, le philosophe belge s'est demandé pourquoi, au moment même où le numérique nous apporte tant de solutions et de potentialités, nous posons-nous autant la question du sens ? Son diagnostic et ses explications apporteront un éclairage stimulant qui invite à reconsidérer aussi bien les approches éculées du développement personnel ou du leadership managérial que celles plus traditionnelles de la psychologie ou de la psychanalyse. Tous ceux qui se posent la question du sens (carrière, choix de vie) sont concernés.
Cyrille Imbert.
Directeur de recherche au CNRS

Biographie.

Après un cursus de philosophie à l'ENS et des études de physique et de mathématiques, Cyrille Imbert défend en 2008 une thèse de philosophie des sciences portant sur la philosophie des systèmes complexes et l’opacité des systèmes physiques ou sociaux. Il travaille depuis 2009 comme chercheur au CNRS en épistémologie de la science computationnelle à la croisée des questions de science et de société.

N'est-ce pas paradoxal d'affirmer que les activités numériques qui ont le plus recours à la puissance de calcul (l'entraînement des modèles d'IA, le minage des Bitcoins, les simulations, la cryptographie, etc.) ont besoin de s'appuyer sur des nombres incalculables et vraiment aléatoires ? Bref, que le calcul se fonde sur l'incalculable ? C'est parce que l'introduction d'un nombre aléatoire au départ des calculs joue un rôle d'étalonnage, afin d'avoir une neutralité et une absence de biais qui ne vienne contaminer les futurs traitements. Or il se trouve que nous ne savons pas produire des nombres aléatoires, tout au mieux des nombres pseudo-aléatoires, de qualité parfois diverses. Dès lors que faire, et comment surmonter ce paradoxe apparent ? Plongez avec Cyrille Imbert au coeur cet enjeu scientifique et technique actuel pour lequel le calculable et l'incalculable doivent composer ensemble.